Inflation à 2,4 % : un banquet façon "Le roi est nu" à Wall Street ?
Lorsque l’indice CPI américain de novembre s’est figé à 2,4 %, le marché a réagi comme s’il avait entendu le coup d’envoi : Wall Street a bondi, l’or s’est envolé, le bitcoin a franchi la barre des 100 000 dollars, et les réseaux sociaux ont été instantanément inondés de cris de "retour du bull market". Mais, derrière ce chiffre, s’agit-il d’un vrai tournant en or, ou d’une énième illusion collective savamment orchestrée ?
Un verre d’eau "refroidie"
De 2,7 % à 2,4 %, une baisse de 0,3 point de pourcentage, c’est comme si un patient fiévreux passait de 40,1 °C à 39,8 °C : le chiffre du thermomètre est plus joli, mais la personne reste allongée aux soins intensifs. L’inflation sous-jacente reste obstinément à 3,3 %, l’inflation du logement contribue à près de 40 % de la hausse, et les prix des services accélèrent encore sur un mois. Tout cela pointe vers un fait : le "dernier kilomètre" de la désinflation pourrait être bien plus difficile à parcourir que les quatre-vingt-dix-neuf premiers.
La trajectoire des taux de la Fed n’a jamais été dictée par un seul indicateur. Les 2,4 % affaiblissent certes les arguments pour une nouvelle hausse de taux, mais pour parler de baisse, Powell et consorts voudront voir trois à quatre mois consécutifs de stagnation ou de repli de l’inflation, couplés à un net refroidissement du marché de l’emploi. Ce chiffre ne vaut tout au plus qu’une pause dans le cycle de hausse, pas le début d’une "grande inondation" monétaire : le chef d’orchestre n’a même pas encore la partition.
La "grande pièce du pivot" déjà éventée
Le vrai problème, c’est que ce soi-disant "catalyseur" a été épuisé dès 2024 par le marché. Dès le quatrième trimestre 2023, les institutions de Wall Street ont massivement parié sur une baisse des taux en juin 2024 ; quand cette attente a été déçue, ils ont misé sur septembre, puis sur décembre. L’actuelle "euphorie" n’est que la redite, pour la troisième fois, du même scénario.
On croirait assister à un spectacle d’ombres chinoises où l’ombre (le prix) s’agite sur le rideau, mais où les fils (les anticipations) sont sans cesse tirés en coulisses. Le jour où la Fed appuiera réellement sur le bouton de la baisse des taux, les lumières s’allumeront sur scène et le public réalisera que toutes les surprises ont déjà été intégrées dans les anticipations, ne laissant que la "faucheuse" de la réalisation du consensus. Les données historiques montrent que, depuis trente ans, les actions américaines ont en moyenne chuté de 5,2 % dans les trois mois suivant la première baisse de taux de la Fed, et non l’inverse.
La "rivière" et le "fossé" de la liquidité
Même si la Fed ouvre réellement les vannes, l’eau n’atteindra pas forcément la mare du marché. Le Trésor américain émet des obligations à un rythme de 8 milliards de dollars par jour, avec un déficit de 1 800 milliards pour l’exercice 2024. C’est comme si la Fed versait de l’eau dans le salon pendant que le Trésor pompe encore plus vite dans la cuisine.
Plus insidieux encore, le marché du reverse repo (RRP) se contracte. Le solde RRP est passé de 2 300 milliards à moins de 800 milliards de dollars, ce qui signifie que le matelas de sécurité du marché s’amincit. Si le plafond de la dette refait surface ou si les agences de notation relèvent la tête, le risque d’un retournement brutal de liquidité se multiplie. Les traders qui célèbrent le retour de la liquidité semblent avoir oublié comment, en mars 2023 au moment de la crise SVB, le marché a basculé en 48 h de "vive la hausse des taux" à "sauvetage d’urgence".
Le piège du "dead cat bounce" sur les cryptos
Le bitcoin est remonté de 68 000 $ à 100 000 $, les altcoins ont en moyenne progressé de 30 à 50 % — sur le papier, c’est idyllique. Mais en regardant les données d’allocation, on voit : les réserves de stablecoins sur les plateformes ont chuté de 12 %, les taux de financement des contrats perpétuels ont grimpé à 60 % en annualisé, et le nombre de gros portefeuilles (>1 000 BTC) diminue continuellement. Ce tableau révèle : les particuliers achètent sur la FOMO, les investisseurs avisés prennent progressivement leurs profits.
Ce n’est pas un retournement de tendance, mais un rebond technique classique de "short squeeze + correction du sentiment". Un vrai bull market nécessite trois piliers : flux institutionnels constants, amélioration claire de la régulation, cycle macro accommodant. Pour l’instant, aucun des trois n’est vraiment en place.
La galette de 2026 ne nourrit pas l’estomac de 2025
Le plus absurde, c’est que de nombreux analystes commencent à vendre la "grande année haussière du premier semestre 2026". C’est comme un sans-abri affamé depuis trois jours qui, au lieu de chercher du pain, étudie le menu d’un restaurant étoilé. D’ici au Q2 2026, il y a : 12 réunions monétaires de la Fed, 3 négociations sur le plafond de la dette, 1 élection de mi-mandat américaine, et d’innombrables cygnes noirs géopolitiques à traverser.
L’anticipation à long terme est le paravent des analystes, pas le talisman du trader. Si tu t’obstines à encaisser une perte de 20 % sur ton compte en te répétant "2026 ira mieux", le marché t’apprendra peut-être ce que "mourir avant l’aube" veut dire.
Le consensus est un piège, la position reste la seule vérité
Quand "désinflation = début du bull market" devient le sujet n°1 sur les réseaux, que le nombre d’ouvertures de comptes particuliers bondit de 47 %, que l’indice peur-avidité bascule en zone "avidité" — ce ne sont pas des signaux d’achat, mais les "feux de sortie" classiques.
Le mieux à faire, c’est d’ouvrir son compte et de se poser trois questions :
1. Si l’inflation rebondit à 2,8 % la semaine prochaine, ton portefeuille peut-il encaisser le choc ?
2. Si la Fed ne bouge pas en mars, ton levier sera-t-il liquidé ?
3. Lorsque la "baisse des taux" se transformera en "catalyseur épuisé", as-tu un plan de trading prêt ?
Le marché ne punit jamais les prudents, il rase seulement les exaltés. Le chiffre de 2,4 % d’inflation n’est qu’un panneau sur la longue route de la traversée : il t’indique "il reste peut-être 10 km avant l’arrivée", pas "félicitations, vous êtes arrivé".
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TheIllustriousLiBai
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· 12-06 01:31
La baisse des taux a déjà eu lieu depuis longtemps, c'est déjà confirmé. Donc le rebond est un facteur positif, le CPI aussi est un facteur positif, la baisse des taux est également confirmée. Ça reste comme ça, la chute n'a plus d'impact, tout ce qui devait être tiré vers le haut l'a déjà été.
Inflation à 2,4 % : un banquet façon "Le roi est nu" à Wall Street ?
Lorsque l’indice CPI américain de novembre s’est figé à 2,4 %, le marché a réagi comme s’il avait entendu le coup d’envoi : Wall Street a bondi, l’or s’est envolé, le bitcoin a franchi la barre des 100 000 dollars, et les réseaux sociaux ont été instantanément inondés de cris de "retour du bull market". Mais, derrière ce chiffre, s’agit-il d’un vrai tournant en or, ou d’une énième illusion collective savamment orchestrée ?
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De 2,7 % à 2,4 %, une baisse de 0,3 point de pourcentage, c’est comme si un patient fiévreux passait de 40,1 °C à 39,8 °C : le chiffre du thermomètre est plus joli, mais la personne reste allongée aux soins intensifs. L’inflation sous-jacente reste obstinément à 3,3 %, l’inflation du logement contribue à près de 40 % de la hausse, et les prix des services accélèrent encore sur un mois. Tout cela pointe vers un fait : le "dernier kilomètre" de la désinflation pourrait être bien plus difficile à parcourir que les quatre-vingt-dix-neuf premiers.
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Le vrai problème, c’est que ce soi-disant "catalyseur" a été épuisé dès 2024 par le marché. Dès le quatrième trimestre 2023, les institutions de Wall Street ont massivement parié sur une baisse des taux en juin 2024 ; quand cette attente a été déçue, ils ont misé sur septembre, puis sur décembre. L’actuelle "euphorie" n’est que la redite, pour la troisième fois, du même scénario.
On croirait assister à un spectacle d’ombres chinoises où l’ombre (le prix) s’agite sur le rideau, mais où les fils (les anticipations) sont sans cesse tirés en coulisses. Le jour où la Fed appuiera réellement sur le bouton de la baisse des taux, les lumières s’allumeront sur scène et le public réalisera que toutes les surprises ont déjà été intégrées dans les anticipations, ne laissant que la "faucheuse" de la réalisation du consensus. Les données historiques montrent que, depuis trente ans, les actions américaines ont en moyenne chuté de 5,2 % dans les trois mois suivant la première baisse de taux de la Fed, et non l’inverse.
La "rivière" et le "fossé" de la liquidité
Même si la Fed ouvre réellement les vannes, l’eau n’atteindra pas forcément la mare du marché. Le Trésor américain émet des obligations à un rythme de 8 milliards de dollars par jour, avec un déficit de 1 800 milliards pour l’exercice 2024. C’est comme si la Fed versait de l’eau dans le salon pendant que le Trésor pompe encore plus vite dans la cuisine.
Plus insidieux encore, le marché du reverse repo (RRP) se contracte. Le solde RRP est passé de 2 300 milliards à moins de 800 milliards de dollars, ce qui signifie que le matelas de sécurité du marché s’amincit. Si le plafond de la dette refait surface ou si les agences de notation relèvent la tête, le risque d’un retournement brutal de liquidité se multiplie. Les traders qui célèbrent le retour de la liquidité semblent avoir oublié comment, en mars 2023 au moment de la crise SVB, le marché a basculé en 48 h de "vive la hausse des taux" à "sauvetage d’urgence".
Le piège du "dead cat bounce" sur les cryptos
Le bitcoin est remonté de 68 000 $ à 100 000 $, les altcoins ont en moyenne progressé de 30 à 50 % — sur le papier, c’est idyllique. Mais en regardant les données d’allocation, on voit : les réserves de stablecoins sur les plateformes ont chuté de 12 %, les taux de financement des contrats perpétuels ont grimpé à 60 % en annualisé, et le nombre de gros portefeuilles (>1 000 BTC) diminue continuellement. Ce tableau révèle : les particuliers achètent sur la FOMO, les investisseurs avisés prennent progressivement leurs profits.
Ce n’est pas un retournement de tendance, mais un rebond technique classique de "short squeeze + correction du sentiment". Un vrai bull market nécessite trois piliers : flux institutionnels constants, amélioration claire de la régulation, cycle macro accommodant. Pour l’instant, aucun des trois n’est vraiment en place.
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Le plus absurde, c’est que de nombreux analystes commencent à vendre la "grande année haussière du premier semestre 2026". C’est comme un sans-abri affamé depuis trois jours qui, au lieu de chercher du pain, étudie le menu d’un restaurant étoilé. D’ici au Q2 2026, il y a : 12 réunions monétaires de la Fed, 3 négociations sur le plafond de la dette, 1 élection de mi-mandat américaine, et d’innombrables cygnes noirs géopolitiques à traverser.
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Quand "désinflation = début du bull market" devient le sujet n°1 sur les réseaux, que le nombre d’ouvertures de comptes particuliers bondit de 47 %, que l’indice peur-avidité bascule en zone "avidité" — ce ne sont pas des signaux d’achat, mais les "feux de sortie" classiques.
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1. Si l’inflation rebondit à 2,8 % la semaine prochaine, ton portefeuille peut-il encaisser le choc ?
2. Si la Fed ne bouge pas en mars, ton levier sera-t-il liquidé ?
3. Lorsque la "baisse des taux" se transformera en "catalyseur épuisé", as-tu un plan de trading prêt ?
Le marché ne punit jamais les prudents, il rase seulement les exaltés. Le chiffre de 2,4 % d’inflation n’est qu’un panneau sur la longue route de la traversée : il t’indique "il reste peut-être 10 km avant l’arrivée", pas "félicitations, vous êtes arrivé".
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