Depuis près de huit décennies, la Sécurité Sociale a servi de colonne vertébrale de la pension pour les personnes âgées en Amérique. Pourtant, une question persistante hante des millions de travailleurs : qui a pillé la sécurité sociale ? La suspicion que le Congrès aurait dérobé ces fonds est devenue un folklore, mais distinguer le vrai du faux nécessite de comprendre à la fois l’histoire du programme et son fonctionnement financier réel.
La question du million de dollars : qui a pillé la sécurité sociale ?
Aujourd’hui, plus de 60 % des retraités dépendent de la Sécurité Sociale pour au moins la moitié de leurs revenus, tandis qu’une enquête Gallup indique que 84 % des préretraités s’attendent à en dépendre d’une manière ou d’une autre. Cela rend la stabilité du programme profondément personnelle pour les Américains approchant de leur âge d’or. Le problème est réel : selon le rapport de juin du Conseil de surveillance de la Sécurité Sociale, le système se dirige vers une crise. D’ici 2034 — un peu plus d’une décennie —, la réserve d’actifs de 2,9 trillions de dollars du programme sera épuisée, ce qui pourrait entraîner une réduction de 21 % des prestations, à moins que le Congrès n’intervienne.
Mais c’est ici que la théorie du complot prend racine : beaucoup d’Américains croient que le Congrès aurait délibérément pillé ces fonds pour équilibrer le budget ou financer d’autres programmes gouvernementaux. La question de qui a pillé la sécurité sociale se transforme en une accusation morale contre les législateurs. Cependant, la réalité est plus nuancée.
Le budget unifié : comment la méprise a commencé
Pour comprendre la narration du « raid », il faut remonter à 1968. Le président Lyndon B. Johnson a pris une décision comptable cruciale : fusionner la Sécurité Sociale et ses fonds fiduciaires dans le budget fédéral, créant ce qu’on appelle le « budget unifié ». Avant cela, la Sécurité Sociale fonctionnait comme une entité séparée depuis sa création en 1935.
La logique de Johnson était l’efficacité administrative. La présentation de plusieurs budgets créait de la confusion, donc une approche unifiée semblait raisonnable. Cette décision a duré jusqu’en 1983, lorsque les amendements de l’administration Reagan ont lancé le processus de retrait de la Sécurité Sociale du budget unifié — transition achevée en 1990.
C’est là que la suspicion a prospéré : durant ces 15 années où la Sécurité Sociale figurait dans le budget unifié, les Américains ont vu d’énormes excédents de la Sécurité Sociale affluer dans les comptes du gouvernement. Cela semblait, pour beaucoup, évident : qui a pillé la sécurité sociale ? C’était le Congrès lui-même.
La mécanique financière : obligations, pas vol
Le mécanisme réel derrière la finance de la Sécurité Sociale détruit la théorie du raid. Tout excédent généré par le programme n’est pas transféré aux dépenses générales du gouvernement. Au lieu de cela, il est prêté au gouvernement fédéral via des obligations à émission spéciale — un processus exigé par la loi. Ces obligations ont rapporté en moyenne 2,85 % d’intérêt en 2018.
Pour clarifier : les 2,9 trillions de dollars présents dans la réserve de la Sécurité Sociale ne sont ni manquants ni volés. Ils sont investis dans des instruments de dette fédérale. Le gouvernement a emprunté cet argent, et cela est entièrement comptabilisé. En 2017 seulement, la Sécurité Sociale a collecté 85,1 milliards de dollars d’intérêts sur ces prêts. Entre 2018 et 2027, on estime qu’un total de $804 milliards d’intérêts sera collecté.
C’est là le point crucial que beaucoup ignorent : si le gouvernement fédéral remboursait ce montant emprunté avec intérêts, la Sécurité Sociale serait en réalité en pire état, perdant des flux de revenus futurs importants qui aident actuellement à soutenir le programme.
La véritable saga financière : pourquoi la Sécurité Sociale est en difficulté
La trajectoire actuelle du programme vers l’épuisement ne provient pas d’un vol du Congrès, mais de réalités démographiques. Les Américains vivent plus longtemps, tandis que le taux de natalité a diminué. Le ratio de travailleurs soutenant chaque retraité a changé radicalement. De plus, le calendrier actuel des paiements — y compris les ajustements pour le coût de la vie — ne peut tout simplement pas être maintenu sur 75 ans dans les conditions présentes.
Les recettes de la taxe sur la masse salariale de la Sécurité Sociale ont toujours été dédiées à trois fins : les paiements aux bénéficiaires, les dépenses administratives de la SSA, et les transferts de la retraite ferroviaire. Rien d’autre. Les fonds n’ont jamais été mêlés aux dépenses générales du gouvernement, même sous la présentation du budget unifié. La méthode comptable a changé, mais les mécanismes financiers réels sont restés constants.
Où pointer réellement du doigt
Si les Américains veulent critiquer légitimement le Congrès, la cible devrait être l’inaction, pas le vol. Les deux partis politiques disposent de solutions viables pour combler le déficit projeté de 13,2 trillions de dollars de la Sécurité Sociale. Pourtant, ni les démocrates ni les républicains ne se sentent motivés à faire des compromis, car chaque camp croit que sa propre approche unilatérale réussira.
Ce paralysie législative est le vrai crime. Plus le Congrès retarde la mise en œuvre de réformes — qu’il s’agisse d’ajuster les taux de la taxe sur la masse salariale, de tester les moyens d’accès aux prestations, d’augmenter progressivement l’âge de la retraite, ou d’une combinaison de ces mesures — plus la solution finale coûtera cher aux Américains actifs.
La conclusion
Le Congrès n’a pas pillé la Sécurité Sociale. Le programme fait face à de véritables défis structurels liés à la démographie et à des formules de paiement insoutenables, et non à un détournement. La confusion provient de la présentation du budget unifié de 1968, qui a créé une illusion d’optique de fonds mêlés.
Ce que le Congrès a fait, c’est ne pas avoir mis en œuvre une solution durable à un problème qui ne fait que s’aggraver chaque année. C’est un échec de la gouvernance et de la volonté politique — mais ce n’est pas un vol.
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Le Congrès a-t-il vraiment pillé la Sécurité Sociale ? La vérité derrière 80 ans de controverse
Depuis près de huit décennies, la Sécurité Sociale a servi de colonne vertébrale de la pension pour les personnes âgées en Amérique. Pourtant, une question persistante hante des millions de travailleurs : qui a pillé la sécurité sociale ? La suspicion que le Congrès aurait dérobé ces fonds est devenue un folklore, mais distinguer le vrai du faux nécessite de comprendre à la fois l’histoire du programme et son fonctionnement financier réel.
La question du million de dollars : qui a pillé la sécurité sociale ?
Aujourd’hui, plus de 60 % des retraités dépendent de la Sécurité Sociale pour au moins la moitié de leurs revenus, tandis qu’une enquête Gallup indique que 84 % des préretraités s’attendent à en dépendre d’une manière ou d’une autre. Cela rend la stabilité du programme profondément personnelle pour les Américains approchant de leur âge d’or. Le problème est réel : selon le rapport de juin du Conseil de surveillance de la Sécurité Sociale, le système se dirige vers une crise. D’ici 2034 — un peu plus d’une décennie —, la réserve d’actifs de 2,9 trillions de dollars du programme sera épuisée, ce qui pourrait entraîner une réduction de 21 % des prestations, à moins que le Congrès n’intervienne.
Mais c’est ici que la théorie du complot prend racine : beaucoup d’Américains croient que le Congrès aurait délibérément pillé ces fonds pour équilibrer le budget ou financer d’autres programmes gouvernementaux. La question de qui a pillé la sécurité sociale se transforme en une accusation morale contre les législateurs. Cependant, la réalité est plus nuancée.
Le budget unifié : comment la méprise a commencé
Pour comprendre la narration du « raid », il faut remonter à 1968. Le président Lyndon B. Johnson a pris une décision comptable cruciale : fusionner la Sécurité Sociale et ses fonds fiduciaires dans le budget fédéral, créant ce qu’on appelle le « budget unifié ». Avant cela, la Sécurité Sociale fonctionnait comme une entité séparée depuis sa création en 1935.
La logique de Johnson était l’efficacité administrative. La présentation de plusieurs budgets créait de la confusion, donc une approche unifiée semblait raisonnable. Cette décision a duré jusqu’en 1983, lorsque les amendements de l’administration Reagan ont lancé le processus de retrait de la Sécurité Sociale du budget unifié — transition achevée en 1990.
C’est là que la suspicion a prospéré : durant ces 15 années où la Sécurité Sociale figurait dans le budget unifié, les Américains ont vu d’énormes excédents de la Sécurité Sociale affluer dans les comptes du gouvernement. Cela semblait, pour beaucoup, évident : qui a pillé la sécurité sociale ? C’était le Congrès lui-même.
La mécanique financière : obligations, pas vol
Le mécanisme réel derrière la finance de la Sécurité Sociale détruit la théorie du raid. Tout excédent généré par le programme n’est pas transféré aux dépenses générales du gouvernement. Au lieu de cela, il est prêté au gouvernement fédéral via des obligations à émission spéciale — un processus exigé par la loi. Ces obligations ont rapporté en moyenne 2,85 % d’intérêt en 2018.
Pour clarifier : les 2,9 trillions de dollars présents dans la réserve de la Sécurité Sociale ne sont ni manquants ni volés. Ils sont investis dans des instruments de dette fédérale. Le gouvernement a emprunté cet argent, et cela est entièrement comptabilisé. En 2017 seulement, la Sécurité Sociale a collecté 85,1 milliards de dollars d’intérêts sur ces prêts. Entre 2018 et 2027, on estime qu’un total de $804 milliards d’intérêts sera collecté.
C’est là le point crucial que beaucoup ignorent : si le gouvernement fédéral remboursait ce montant emprunté avec intérêts, la Sécurité Sociale serait en réalité en pire état, perdant des flux de revenus futurs importants qui aident actuellement à soutenir le programme.
La véritable saga financière : pourquoi la Sécurité Sociale est en difficulté
La trajectoire actuelle du programme vers l’épuisement ne provient pas d’un vol du Congrès, mais de réalités démographiques. Les Américains vivent plus longtemps, tandis que le taux de natalité a diminué. Le ratio de travailleurs soutenant chaque retraité a changé radicalement. De plus, le calendrier actuel des paiements — y compris les ajustements pour le coût de la vie — ne peut tout simplement pas être maintenu sur 75 ans dans les conditions présentes.
Les recettes de la taxe sur la masse salariale de la Sécurité Sociale ont toujours été dédiées à trois fins : les paiements aux bénéficiaires, les dépenses administratives de la SSA, et les transferts de la retraite ferroviaire. Rien d’autre. Les fonds n’ont jamais été mêlés aux dépenses générales du gouvernement, même sous la présentation du budget unifié. La méthode comptable a changé, mais les mécanismes financiers réels sont restés constants.
Où pointer réellement du doigt
Si les Américains veulent critiquer légitimement le Congrès, la cible devrait être l’inaction, pas le vol. Les deux partis politiques disposent de solutions viables pour combler le déficit projeté de 13,2 trillions de dollars de la Sécurité Sociale. Pourtant, ni les démocrates ni les républicains ne se sentent motivés à faire des compromis, car chaque camp croit que sa propre approche unilatérale réussira.
Ce paralysie législative est le vrai crime. Plus le Congrès retarde la mise en œuvre de réformes — qu’il s’agisse d’ajuster les taux de la taxe sur la masse salariale, de tester les moyens d’accès aux prestations, d’augmenter progressivement l’âge de la retraite, ou d’une combinaison de ces mesures — plus la solution finale coûtera cher aux Américains actifs.
La conclusion
Le Congrès n’a pas pillé la Sécurité Sociale. Le programme fait face à de véritables défis structurels liés à la démographie et à des formules de paiement insoutenables, et non à un détournement. La confusion provient de la présentation du budget unifié de 1968, qui a créé une illusion d’optique de fonds mêlés.
Ce que le Congrès a fait, c’est ne pas avoir mis en œuvre une solution durable à un problème qui ne fait que s’aggraver chaque année. C’est un échec de la gouvernance et de la volonté politique — mais ce n’est pas un vol.