Récemment, le fondateur d'une plateforme d'échange majeure a présenté une idée provocante lors d'une conférence sectorielle : au cours des 24 prochains mois, le domaine des cryptomonnaies connaîtra une migration fondamentale de la richesse. L'enjeu ne réside pas dans l'évolution des prix des tokens, mais dans le changement d'identité des participants.

Selon cette logique, la prochaine vague d'utilisateurs massifs de cryptomonnaies ne sera probablement pas constituée de particuliers ou d'investisseurs institutionnels, mais de milliers d'Agents IA. Ces intelligences artificielles réaliseront de manière autonome des transactions, des arbitrages, des paiements, voire créeront des entités commerciales indépendantes. On peut imaginer qu'à l'avenir, le monde financier verra les investisseurs humains passer du rôle de protagonistes à celui d'observateurs.

Mais derrière cette vision optimiste se cache un problème que l'industrie n'a pas encore résolu de manière satisfaisante : le processus de décision de l'IA est une boîte noire. Lorsque l'IA contrôle le flux de capitaux sans disposer d'un système d'audit traçable, le risque de dérapage devient exponentiel. En cas d'anomalie, toute la chaîne pourrait s'effondrer en un instant.

C'est pourquoi certaines équipes s'emploient à résoudre ce problème à la racine. En introduisant des mécanismes de vérification sur la blockchain et des systèmes d'audit en temps réel, chaque étape de décision de l'IA pourra être enregistrée et retracée. Par exemple, en utilisant la preuve à divulgation zéro pour garantir l'intégrité des données, ou en optimisant les processus de validation pour réduire considérablement les coûts et la latence des transactions à haute fréquence. Ainsi, l'écosystème financier basé sur l'IA pourra bénéficier à la fois de l'automatisation et d'une transparence et sécurité accrues.

D’un point de vue plus large, celui qui parviendra à perfectionner cette infrastructure aura le pouvoir de définir de nouvelles règles. Dans cette migration de richesse, les bâtisseurs d'infrastructures auront peut-être autant d'influence que les acteurs de la couche applicative.