Ce soir à 22h45, heure de Beijing, l'indice des directeurs d'achat (PMI) de Chicago pour décembre aux États-Unis sera publié. Ces données concernent la tendance des marchés financiers mondiaux en fin d'année, et les traders attendent cela avec impatience.

Commençons par expliquer pourquoi cet indice est important. Le PMI de Chicago est considéré comme le "baromètre de l'industrie" de l'économie américaine, couvrant un échantillon de directeurs d'achat du secteur manufacturier et non manufacturier locaux. Il surveille des indicateurs concrets tels que les nouvelles commandes, la production, l'emploi et les stocks. La corrélation entre ces indicateurs et la tendance de l'économie nationale est aussi élevée que 60 % — en d'autres termes, en regardant les données de Chicago, on peut essentiellement déduire ce que fait l'économie américaine dans son ensemble.

Avec 50 comme seuil, c'est une règle simple mais cruciale : au-dessus de 50, l'économie est en expansion ; en dessous, elle est en contraction. Si le chiffre descend près de 40, cela doit alerter sur un signal de récession.

En regardant l'année 2025, la reprise de l'industrie manufacturière américaine n'a pas été fluide. La moyenne annuelle du PMI est estimée à 48,5, passant la plupart du temps dans la zone de contraction. En novembre, le chiffre est tombé à 36,3, reflétant une pression importante sur l'industrie manufacturière traditionnelle. La prévision pour décembre est de 39,8, ce qui montre une légère reprise par rapport à novembre, mais reste en dessous de la ligne de flottaison à 50. La reprise est là, mais la question clé est de savoir si cette impulsion pourra se maintenir.

Du côté positif, plusieurs forces soutiennent cette tendance. La vague d'investissements dans l'IA est toujours en cours, ce qui stimule la demande pour les commandes dans le secteur technologique et manufacturier ; des grands acteurs comme Intel investissent dans de nouvelles usines locales, dynamisant la chaîne industrielle. Au niveau des entreprises, des mesures telles que la diversification des fournisseurs et le stockage anticipé de stocks sont prises pour atténuer les goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement. Selon un sondage, 79 % des entreprises manufacturières donnent une évaluation positive de leur situation actuelle — un chiffre non négligeable.

Mais il ne faut pas sous-estimer la pression. La politique protectionniste commerciale a fait grimper les coûts des matières premières, ce qui constitue une source majeure de pression pour les coûts des fabricants. La pénurie de main-d'œuvre persiste, avec encore 400 000 postes vacants dans le secteur manufacturier, ce qui entraîne une hausse continue des coûts de main-d'œuvre. La chaîne d'approvisionnement dans des secteurs comme l'automobile est encore instable, et tous ces facteurs peuvent peser sur les résultats du PMI.

Ainsi, la publication de ce PMI de décembre déterminera si la reprise peut se poursuivre ou si la tendance va s'inverser. Si les données dépassent les attentes à la hausse, cela pourrait soutenir les actifs risqués en fin d'année ; si elles restent faibles, cela pourrait raviver les inquiétudes concernant une récession mondiale. Quoi qu'il en soit, ces données nocturnes seront un indicateur clé pour l'ambiance des marchés financiers dans les semaines à venir.